Apportez joie et bonheur à des jeunes porteurs de handicap mental 15 minutes par jour !
Nous avons rencontré Marie, la directrice de VHASI, une association qui répand joie et bonheur dans les coeurs de jeunes porteurs de handicap mental en proposant des activités sportives et culturelles. Entretenir cette joie pendant le confinement c’est possible, en consacrant 15 minutes de téléphone par jour.
C’est quoi l’activité de l’association VHASI ?
C'est une association que nous avons créée pour pouvoir organiser des loisirs pour les personnes porteuses de handicap mental, de leur procurer de la joie et du bonheur, toujours en total partenariat avec des personnes valides. On se retrouve tous ensemble principalement le samedi pour faire différentes activités, comme du théâtre, de la musique, de l’escalade, de la piscine, etc. On organise aussi tous les jours de la semaine, les après-midi, des activités sportives avec des personnes qui sont isolées.
Comment est venue l’idée de l’association ?
Au départ, on était trois amis, on faisait partie des Scouts de France. Il s'est trouvé que dans nos unités, on avait accueilli trois personnes qui avaient une trisomie 21. On aurait souhaité les accueillir bien plus longtemps. Ils avaient déjà une vingtaine d'années et étaient trop grands pour que les Scouts les gardent.
Du coup, on a décidé toutes les trois de créer une association à l'image des Scouts. L’idée c’était de se retrouver les samedis, pour passer les weekends ensemble. À ce moment là, nous étions en 1993, trois animatrices pour trois jeunes porteurs de handicap mental.
La deuxième année, on est passé à 8 animateurs pour 8 jeunes. On s'est développé petit à petit et aujourd'hui, on accueille plus de 150 personnes qui ont un handicap mental. Nous sommes à peu près une vingtaine d'encadrants bénévoles.
Qu'est ce qu’on peut faire en bénévolat au sein de l’association VHASI ?
Ça fait deux mois qu'on ne s'est pas retrouvé sur les temps du samedi. Tous les jeunes nous appelaient régulièrement parce qu'ils avaient vraiment besoin de contacts et de garder du lien. On s'est dit, qu'on allait faire appel à des personnes de la France entière qui pourraient entretenir ces liens là. L'idée, c’est qu’il y ait un bénévole qui s'occupe d'une personne porteuse de handicap mental en l'appelant régulièrement par téléphone pour entretenir le lien et pour pouvoir créer à terme un carnet de bord. Les jeunes sont très contents d'avoir un coup de fil, de savoir qu’on pense à eux. Les personnes qui appellent sont aussi très contentes de faire connaissance avec une personne différente et fabuleuse.
Il consiste en quoi ce carnet de bord ?
Le carnet de bord, c'est un résumé de toutes les conversations téléphoniques qu'on peut avoir avec la personne. Dans ce carnet de bord qui lui permet d'avoir un fil rouge, il y aura des photos, des dessins, des coloriages, des choses à faire quoi, on lui expliquera aussi la période de confinement, etc. Le carnet de bord se veut interactif, ce n’est pas seulement de la lecture. À la fin du confinement, le carnet sera remis comme cadeau à la personne porteuse de handicap.
Quels sont les profils des bénévoles que vous recherchez ?
On recherche des personnes qui peuvent passer un quart d'heure par jour au téléphone avec un jeune handicapé mental, parler de ce qu’il a envie, etc., dans la bonne humeur. Finalement, c'est lui donner un quart d'heure de joie dans sa journée.
Vous avez combien de bénévoles qui appellent ?
Alors là, il y a une quarantaine de personnes qui appellent et on aurait besoin encore d'une quarantaine de personnes supplémentaires qui pourraient appeler.
Est-ce que c'est une activité que vous allez garder après le confinement ?
Alors pour l'instant, on a dit qu'on ne faisait que pour le confinement, mais ça n'empêche pas de continuer à créer du lien entre les bénévoles et les jeunes. Mais finalement pourquoi pas car c’est bien qu’on puisse s'appeler les uns les autres pour avoir des nouvelles.
Parmi les 40 bénévoles, en avez-vous trouvé sur Benevolt ?
Oui, nous en avons trouvé une trentaine. C'est énorme ! Sur Benevolt, tous les jours, il y a pratiquement deux personnes différentes qui laissent un message. Je les contacte toutes. Généralement, il y a une personne sur deux qui me rappelle. C'est très positif.
Qu'est ce qui vous a plu sur Benevolt ?
J'ai trouvé le site très facile d'accès, très chouette. Je me suis intéressé à Benevolt parce que c'était gratuit et que nous sommes une petite association. Pendant cette période de confinement, Benevolt nous a vraiment sortie de l'impasse.
Spontanément, trois valeurs indispensables pour rejoindre l'association en tant que bénévole ?
Quelqu’un qui soit capable d'écouter, qui soit capable de créer du lien et quelqu'un qui aime faire ça ?
Que diriez vous à un bénévole qui hésiterait à s'engager au sein de l'association ?
Qu'il est le bienvenu, et qu'il trouvera chaussure à son pied. Il y a tellement de choses à faire chez VHASI. On a besoin vraiment de toutes les compétences. Ça peut être des compétences en création de vidéo. On a récemment créé un compte YouTube, sur lequel on met toutes les vidéos qu'on a créé depuis le début, pour que les jeunes puissent voir leurs amis. Quand ils sont en action, qu’ils se regardent, ça leur permet de passer un bon moment. On a sorti plus d'une quarantaine de vidéos sur notre chaîne YouTube. Il y a tous les exploits, tout ce qu'ils ont pu faire depuis 20 ans.
Cette période de crise, c'est un temps de pause dans l'association. Je trouve les vidéos très positives personnellement, parce que ça nous permet de créer du lien d'une autre façon avec tout le monde.