Hugo, bénévole, étudiant et élu : "A même pas 20 ans, on m’a confié la responsabilité de l’approvisionnement, j’ai adoré ça !"
Après l’ouverture de Benevolt aux bénévoles de tous âges, la diversité des profils grandit sur le site. Les retraités actifs historiques ont toujours leur place et continuent d’apporter toutes leurs expériences aux associations, rejoints par de plus jeunes bénévoles aussi avides de s’épanouir dans le bénévolat. Chez Benevolt, nous côtoyons des associations au sein desquelles certaines croyances ont la peau dure : les postes à responsabilité (membre du CA, Président, Trésorier...) seraient réservés aux plus anciens bénévoles. Ceux-ci ont la sagesse et l’expérience nécessaires à la prise d’un poste à responsabilité dans une association… Et si les jeunes aussi ?
Nous rencontrons Hugo, débordant d’énergie et d’envie de faire ses preuves. À l’affût des opportunités dans du bénévolat de compétences comme dans du bénévolat opérationnel, il nous prouve bien que les jeunes générations ont toute leur place dans les instances de décision des associations.
Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Hugo, je suis alsacien, je vis à Sélestat dans l’Est. C’est une ville de 20 000 habitants, donc ma famille y connaît beaucoup de monde. J’ai toujours vu mon grand-père, ma mère dire bonjour à plein de monde, être avenant, saluer quelqu’un de nouveau à chaque coin de rue. Et je me suis toujours dit “quand je serai grand, je ferai la même chose !”.
Pour y arriver, dès que j’ai pu commencé à m’engager dans différentes choses, je le faisais. En primaire, j’étais conseiller municipal enfant ! Aujourd’hui, je suis à la municipalité en tant qu’adulte car notre liste a gagné les élections récemment.
Ensuite, je me suis engagé dans une association de restauration du patrimoine, féru d’histoire et de patrimoine que je suis. Lorsque j’ai vu que des gens travaillaient dans le château je me suis dit “c’est génial, j’ai envie de faire la même chose !”. Je suis donc allé toquer à la porte du château pour demander comment on faisait pour y rentrer. À 16 ans, j’ai commencé à faire du bénévolat là-bas, c’est passionnant.
Je me suis engagé à Sélestat contre le cancer qui cherchait des bénévoles pour aider, derrière le bar et faire des pressions, ça m’a fait plaisir. Je me suis retrouvé derrière la tireuse pour faire des picons et des bières. Et j’étais super honoré parce que 3 semaines après, alors que je ne les connaissais pas du tout, ils me disent qu’une place se libère dans le bureau et me propose d’y entrer. J’ai dit oui tout de suite…
Avoir des responsabilités dans une association ne te fait pas peur ?
Je suis me suis dit que ce serait une super expérience et ça se confirme aujourd’hui. J’ai pu m’occuper de la partie bénévolat, de la buvette et c’était incroyable car en mai (j’avais pas encore 20 ans) on m’a confié la responsabilité de l’approvisionnement, j’avais même les clés des camions frigorifiques. J’ai adoré ça !
J’aime beaucoup le management - attention pas tyrannique ! (rires) - et le travail en équipe. J’ai toujours été délégué de classe, j’étais représentants des étudiants en alternance de mon IUT… J’ai toujours fait ça.
On peut être jeune et avoir un sens des responsabilités !
Est-ce que tu t’es déjà trouvé dans un conflit de génération dans le bénévolat ?
Nous, jeunes, ce dont on aurait envie et ce dont on aurait besoin c’est le côté “exécutant”, moins dans la réflexion et beaucoup dans l’action. Ça n’empêche pas d’être responsables, mais on veut y aller.
Un de mes premiers engagements était dans la bibliothèque humaniste de Sélestat, inscrite au Registre Mémoire du monde de l'UNESCO. S’y retrouvaient les Amis de la Bibliothèque Humaniste (des historiens, des savants et des doctorants) qui échangeaient et je faisais donc partie des Jeunes Amis de la Bibliothèque Humaniste ! Et pour moi qui voulait devenir archéologue au collège, c’était génial. On faisait les salons du livre, on échangeait autour de l’histoire avec d’autres collégiens et des lycéens…
Si aujourd’hui je faisais partie des Amis de la Bibliothèque Humaniste, je pense qu’il y aurait certainement des conflits de générations !
Comment éviter ces conflits de génération dans le monde associatif ?
Pour ma part, je suis en alternance dans le commerce et je côtoie tous les jours des personnes très différentes. Ça me permet de m’adapter à chaque personne. Mon objectif dans chaque échange est qu’il y ait un sourire. Et ça m’inspire dans le monde associatif.
Est-ce que ton expérience en bénévolat t’a apporté dans ton parcours professionnel et estudiantin ?
Oui ! Beaucoup de réseau ! Et ça fait partie de mes motivations. Je gagne aussi en compétences et ça me sert tous les jours dans mon travail.
Quelles sont tes autres motivations ?
J’ai horreur de rester chez moi à rien faire ! Ce qui me plaît et ce qui me fait vibrer, c’est de faire plein de choses.
Tu t’investis beaucoup dans les associations, est-ce que ça a un impact sur ta vie personnelle ?
Je suis avec ma copine depuis 18 mois maintenant, au début on se demandait comment on allait réussir à se voir avec tout ça mais finalement on n’a jamais eu de problèmes. Je l’ai même motivée à faire du bénévolat ! Je l’ai emmenée sur divers engagements et ça lui a donné envie de s’engager à son tour.
J’emmène aussi au maximum mes cousins de 10 et 12 ans pour leur faire découvrir le monde associatif et les joies qu’il apporte.
Comment tu fais pour connaître les associations ?
Sélestat c’était un post sur Facebook qui annonçait un événement pour lequel ils avaient besoin de bénévoles. Ma mère me l’a montré et je les ai tout de suite contactés.
Pour le château, tout simplement, je suis passé devant un groupe de bénévoles qui restauraient et je suis aller poser des questions. Ils m’ont invité au prochain chantier et j’y suis allé.
Pour les autres, en septembre, je suis allé au Forum des Associations de ma commune.
Tu as quelque chose à ajouter ?
Le bénévolat c’est top ! On n’est pas obligé de se lancer dans les responsabilités tout de suite, il faut commencer doucement. Se rendre à un événement de l’association, voir ce que ça donne… Car le bénévolat c’est aussi une affaire de personnes. Il faut s’enlever de la tête le frein “je connais personne, j’y vais pas”. Fonce !
Parce que dans une association, même si on ne connaît personne, on se rassemble autour d’un intérêt commun. Si on va dans une association de foot alors qu’on déteste le foot, ça n’a pas de sens ! Mais en allant là où on se sent attirés, ça ne peut que bien se passer.